Mon
Arrivée au cœur de la Sibérie orientale...
Je
suis arrivé pour la première fois en Russie dans le début de l'hiver, à
Irkoutsk. Cette Toussaint m'a accueilli par un temps exécrable, comme tous les
automnes sibériens. Les premières neiges tombaient et le blizzard installait
les températures d'hiver pour ne plus revoir les degrés Celsius positifs.
(C'est d'ailleurs pour cela que les russes ne donnent jamais les températures
en négatif !! Quand on vous dit : il fera 10°C demain, au mois de novembre, cela
signifie -10°C. Ca semble anodin mais croyez-moi ça déstabilise !).
Bref!
On me croirait parti pour le goulag !! En fait, pas du tout! J'allais rejoindre
de façon incrédule une amie qui faisait son semestre universitaire dans cette
ville sublimée par son "green" symbole : Le Lac Baïkal (heureusement
qu'il est là ! Parce que la ville en 2007 n'était pas resplendissante). Ce
voyage me semblait tout ce qu'il y a de plus classique. J'apprenais le russe en
France. J'envisageais de partir l'année suivante en semestre universitaire dans
cette même ville. Quoi de plus normal que de venir apprivoiser les lieux avec
une amie. Je n'ai pas été déçu du voyage.
Fromage de l'amitié |
Salle d'attente aéroport d'Irkoutsk |
Tourniquet des bagages Irkoutsk |
Mais
premières impressions sur la Russie...
La
suite de mon premier regard sur la Sibérie va se résumer dans cette anecdote:
La première "marchoutka" (mini bus) que j'ai prise diffusait
"siffler sur la colline" de Joe Dassin. Je me suis mis alors à la
chanter en sautant sur mon siège, heureux de retrouver un peu de repères. J'ai
reçu tellement de regards foudroyant que je compris qu'en Russie il y a des
règles de respect bien définies. Ne pas siffler dans une maison par exemple.
Cela porterai la pauvreté dans le foyer, parait-il !!
![]() |
Tramway d'Irkoutsk |
Ce
que j'ai apprécié tout de suite en Russie c'est l'instinct de survie des gens.
Même si les sibériens m'ont paru très fermés, ils m'ont toujours aidé dans les
situations délicates. Le deuxième jours de mon arrivée je n'ai pas su où
descendre de mon minibus, Le chauffeur me voyant perdu m'a tout de suite aidé
et il m'a mis dans un autre minibus en expliquant à l'autre chauffeur ou je
devais descendre et de ne pas me faire payer un deuxième trajet. C'est ce qu'il
a fait. Autre fait marquant, c'est les tramways. Si il y a trop de monde, les
gens font passer la monnaie de mains en mains dans un sens jusqu'au conducteur
et retournent les billets dans l'autre sens. personne ne vous volera. C'est
très déroutant.
pour
finir sur les premières impressions. C'est une phrase que j'ai vite appris en
Sibérie : "Il n'y a jamais de problèmes, mais toujours que des solutions,
Il suffit juste de les trouver". Pour l'illustrer il suffit juste de vous
raconter mes problèmes d'enregistrement. J'avais dépassé la date et je
stressais. C'est là que l'on se rend compte de la chape administrative de la
Russie. En discutant à droite a gauche l'on m'a indiqué un bureau où expliquer
mon problème. Puis cette personne savait ce qu'il fallait faire et je me suis
retrouvé en quelques heures avec mes papiers en règle sans que personne ne
m'embête !! C'est aussi ça la Sibérie. Même dans une ville de 500 000 habitants
tout le monde sait ce que vous faites et à quel endroit. Pour la simple et
bonne raison que tout le monde se connait de près ou de loin.
Mes
a priori...
En
partant en Russie, délinquance et racisme étaient mes stéréotypes. Mais j'ai
vite appris que ce n'était pas une réalité plus importante qu'en France. Bien
au contraire. J'ai rencontré un pays si vaste avec une multitude d'ethnies, de
peuples et de religions. C'est ce qui fait la force de la Fédération de Russie.
Même si le racisme et la délinquance est omniprésente ce n'est qu'une minorité.
A l'époque à Irkoutsk il n'y avait qu'une famille malienne et un afro-américain
qui vivait dans cette ville. Une chose incroyable m'est arrivée. Une fois que
je prenais le train, j'ai vue la foule se remuer avec insistance. Puis je vis
passer un homme de couleur noir. Les gens pour la plupart voyaient pour la
première fois, et pas à la télé, un homme de couleur !
Puis
les habitant d'Irkoutsk sont fiers de leur présentateur télé de la météo sur la
chaine locale. Ils se marrent à chaque fois que ce présentateur afro-américain
annonce l'arrivée des températures extrêmes. C'est aussi ça la Sibérie.
Mon
autre a priori aura été les jeunes femmes russes. Grandes, blondes, minces et
cherchant un mari avec un passeport français, si possible... Excepté les
vendeuses des marchés couverts qui s'occupent de vous comme des mères juives
c'est à peu près la réalité. Mais la femme russe est plus que ça. Elles peuvent
attendre un bus en mini-jupe à -20°C dans la rue sans grelotter, alors que
vous, vous avez les deux oreilles qui sont tombées et vous trépignez sur place
pour ne pas perdre la totalité de votre pied. Et quand vous faites le travail
des champs, vos doigts sont sales incrustés de terre, mais les leurs sont
roses, propres et manucurés après la même journée de dur labeur. Et pour finir
l'estocade, elle courent devant vous en pleine taïga montées sur des talons
aiguilles en se trémoussant alors que vous faite attention ou vous mettez les
pieds pour ne pas trébucher !!
Mes
conclusions...
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Èglise de Maloié Galoutsnoié (Baïkal) |
Finalement j'aime bien cette vision du "Far East", comme on nomme la Russie. C'est toute la notion de cow-boys russes qui prend son sens. C'est tellement vrai !!
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Rue en chinois pour marquer la coopération d'Irkoutsk avec la Chine |
À
très bientôt en Sibérie je l'espère...
on se demande tous quel goût à la vache qui rit de l'amitié! racontes! :-)
RépondreSupprimerquand aux atterrissages rock and roll, j'ai vécu un "free style" sur la patinoire... pardon l'aéroport de Chisinau: tu sors et tu regardes le sol en te demandant "mais comment on a pu attérir?"
Super ce récit,
RépondreSupprimeranecdotes, poésie,tout y est, ça donne envie d'y retourner, on s'y croirait.
si mes souvenirs sont bons, Arnaud, la vache qui rit de l’amitié à le goût de... vache qui rit ;)
Nous avons vécu un peu la même chose avec mon épouse, l'aéroport, l'achat d'un billet vol intérieur !!! direction Orenbourg avec une arrivée de nuit, le tarmac, le froid (nous avons eu -39° durant le séjour), mais un accueil et des gens merveilleux. Si j'ai le temps, je me lance dans l'écriture de notre première fois.
RépondreSupprimerJe ne pensais pas rencontrer autant de personnes avec un ressenti de la Russie autant proche!! Je me ferai un plaisir de lire votre première fois. j'adore!!
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